Suite à une désinformation massive, orchestrée par quelques opposants voisins au GAEC qui souhaite réaliser une unité de méthanisation agricole sur leur ferme, voici les diverses informations qui montrent que ce projet permet d’atteindre les objectifs de développement durable, et de la Stratégie Nationale Bas Carbone.
Vous pourrez constater que la méthanisation raisonnable existe au même titre que l’agriculture raisonnable, quelles que soient les affirmations de M. Chateigner, président et coordinateur de la CSNM qui restreint la méthanisation raisonnable à la méthanisation de « vrais déchets ».
Cette unité de méthanisation agricole est implantée sur la ferme dans le prolongement des bâtiments agricoles.
L’exploitation agricole qui va alimenter en autonomie son unité de méthanisation, peut gérer un cheptel de 220 vaches laitières (>8000 kg lait/an) pour 160 vaches laitières effectivement présentes aujourd’hui, et sa surface agricole utile est de 546 ha.
96% de sa production végétale est dédiée à la vente, le reste est pour la consommation de son cheptel bovin.
En 2023 sa production céréalière de 2 224 tonnes étaient réparties ainsi :
- 1 180 tonnes de blé tendre, utilisés pour la production de farine, de papier, de cosmétique, de produits pharmaceutiques, et de biocarburants. 37% de la production nationale est exportée.
- 324 tonnes d’orge, utilisés pour la fabrication de boissons alcolisées, et l’alimentation animale (porcs et volailles). 60% de la production nationale est exportée.
- 280 tonnes de maïs, utilisés pour l’alimentation humaine et animale, mais également pour la production du bioéthanol et la fabrication de bioplastiques. 35% de la production française part à l’exportation. 14% de la production de maïs sur l’exploitation alimente le cheptel bovin (environ 40 tonnes/an)
- 165 tonnes de colza, utilisés pour l’alimentation humaine (huile), l’alimentation animale (tourteaux), la chimie verte et la production de biodiesel. 19% de la production française est exportée.
- 275 tonnes de féverole, utilisés pour l’alimentation animale (ruminants, porcs, volailles), et l’alimentation humaine (farine). 29% de la production nationale est exportée.
Annuellement environ 840 tonnes de céréales partent à l’étranger. Une partie de la production de cette exploitation est valorisée énergétiquement via la production de biocarburants (blé tendre, colza et maïs).
Pour assurer les rendements, l’exploitation utilise 170 tonnes d’azote minéral.
Cette exploitation ayant un sécheur à grain, une réserve de 9 tonnes de gaz fossile est présente sur l’exploitation.
Quelles sont les impacts de la mise en place d’une unité de méthanisaiton agricole sur cette exploitation ?
Voici une synthèse des impacts sur la gestion de l’exploitation et une analyse de détail sur l’Aire d’Alimentation du Captage :
- sur la gestion du lisier : le lisier ne sera plus stocké à l’air libre. Il sera quotidiennement méthanisé. Le stockage du lisier digéré, appelé digestat, est stocké dans une fosse couverte. Donc il n’y aura plus d’émanations spontanées d’ammoniac (NH3), d’hydrogène sulfuré (H2S), de dioxyde d’azote (NO2), de monoxyde de carbone (CO), de dioxyde de carbone (CO2), d’hydrazine (N2H4) et de méthane (CH4). Aucun élément fertilisant n’est perdu par évaporation grâce à la méthanisation.
- sur la gestion du fumier : Celui-ci n’est plus stocké à l’air libre en moyenne 180 jours. Chaque semaine le fumier sorti des stabulations est méthanisé. Le carbone qui était perdu lors du stockage à l’air libre, via une production de CO2 et de CH4 ne le sera plus. Le carbone stable reste dans le digestat et il sera épandu. Avec un pouvoir méthanogène moyen de 40 m3CH4/TMB, 136 kg de matière séche retournent à la terre, sur les 240 kg initiaux présents avant la méthanisation et avant que le compostage spontané ne s’opère lors du stockage à l’air libre. Aucun élément fertilisant n’est perdu par évaporation grâce à la méthanisation.
- Concernant l’épandage : la méthanisation permet la mise en place d’un épandage sans tonne sur une partie du parcellaire autour des bâtiments d’élevage. La présence du digestat engendre une suppression de l’épandage des boues de station d’épuration. Les revenus énergétiques permettent de travailler avec un enfouisseur qui est actuellement le matériel le plus performant pour minimiser la volatilisation de l’ammoniaque lors de l’épandage. L’épandage ne génère aucune nuisance olfactive car les parties labile et semi-labile de la matière organique sources de ces nuisances sont méthanisées. L’épandage est réalisé uniquement sur les terres gérées par l’exploitation agricole.
- Concernant la production de cultures : la mise en place du projet de méthanisation va changer l’assolement, c’est à dire que certaines cultures vendues à destination de l’exportation vont être remplacées par des cultures à destination de la méthanisation, donc pour la production locale d’énergie. Les rotations de cultures seront plus longues qu’actuellement. Elles seront sur 6 ans intégrant de la féverole, de l’orge d’hiver, du seigle, du maïs grain et ensilage, et du tournesol. 66 ha de colza et de blé tendre seront supprimés et remplacés par une production de sorgho et maïs. Cela permettra un moindre usage de produits phytosanitaires sur l’ensemble des parcelles gérées par l’exploitation.
- Concernant les traitements : La modification de l’assolement possible grâce à la mise en place de l’unité de méthanisation, permet de diminuer l’intensité de fréquence de traitements (IFT) de 6/ha à 3.7/ha, soit une diminution globale annuelle de 41.7% des traitements appliqués. Cela est possible suite à l’arret de la production du blé tendre et du colza au profit de l’orge, du maïs, du sorgho, de la féverole et du tournesol.
- Concernant la stratégie de fertilisation : La production de CIVEs d’hiver (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique) par l’exploitation, change radicalement la stratégie. On passe d’un achat de 170 tonnes d’azote minéral à 50 tonnes. les 120 tonnes économisés proviennent de l’usage du digestat qui est un engrais organique naturel produit sur l’exploitation.
- Concernant le trafic routier : l’analyse des flux montre que la diminution de 53% du trafic lié à l’épandage des phytosanitaires, la diminution de 82% du trafic lié à l’épandage des engrais minéraux, la disparition d’une partie du trafic d’épandage lié à la construction d’un réseau enterré de distribution de digestat, et l’augmentation du trafic liée à la production de cultures énergétiques en hiver, et liée à l’épandage du digestat, génère un trafic supplémentaire de +1.16 tracteur par jour. Cela représente l’équivalent du trafic associé à une nouvelle exploitation agricole gérée par un couple d’agriculteur + un apprenti soit 2.53 UTH. Un lotissement nouveau de 5 maisons aura plus d’impact que la mise en place de cette unité de méthanisation sur le trafic routier concerné par l’aire d’épandage du GAEC (déservie par des départementales).
- Concernant l’emploi : un nouveau salarié multi-activités sera embauché pour travailler sur l’exploitation agricole et la méthanisation, avec ses futurs collègues. Cet emploi peut justifier la présence d’un nouveau foyer sur la commune.
- Concernant l’empreinte carbone : Elle est drastiquement réduite suite à la susbtitution de 993 701 m3 de gaz fossile par an grâce à la production du biométhane renouvelable, et suite à l’économie de 184 tonnes de CO2e d’engrais minéraux qui ne seront plus achetés par le GAEC. En prenant en compte la consommation d’énergie fossile liée à la culture des CIVEs et le transport du digestat, l’économie de carbone annuellement est de 3 149 Tonnes de CO2. Cette économie annuelle représente plus de 12 millions de km parcourus par des véhicules diesel consommant 5.5 litres/100km. L’empreinte CO2 pour 10 000 km parcourus par un véhicule diesel est de 2.6 tonnes de CO2 s’il consomme 5.5 litres/100km.
- Concernant l’efficacité énergétique. Le COP est de 5, c’est à dire que pour un kWh électrique consommé, 5 kWh électrique équivalent seront produits, soit dans les faits 10.95 kWh PCS de biométhane. Ce COP prend en compte d’un kWh électrique est 2 fois plus pertinent qu’un kWh gaz dans son usage.
- Au niveau paysager : renforcement d’une haie bocagère tout le long de l’installation de méthanisation.
- Au niveau de la santé économique de l’exploitation : Il y a une moindre dépendance des coûts associés à l’achat d’engrais minéraux, et la production d’un revenu financier complémentaire indépendant des marchés des céréales et du marché du lait. La stabilité financière de l’exploitation va s’améliorer.
- Au niveau du stockage de gaz sur le site : L’exploitation a un stockage de gaz fossile de 9 tonnes réparties sur 3 bonbonnes. Ce gaz est à plus de 97% constitué de méthane. L’unité de méthanisation génère sur 24 heures 7.60 tonnes de biogaz à 54% de méthane. Le stockage sur site est de 14h de production ce qui correspond à 4.44 tonnes de biogaz soit 2.4 tonnes de méthane.
Analyse de détail sur l’Aire d’Alimentation du Captage du Plessis Pas Brunet :
Le détail de l’analyse vous est ici présentée car les opposants au projet, inspirés du discours de M. Chateigner prétendent que la présence de l’unité de méthanisation va dégrader la qualité de l’eau. C’est faux et en voici les preuves.
Concernant l’azote la conclusion est :
Le changement d’assolement et de pratiques de fertilisation grâce à l’unité de méthanisation permettra de réduire considérablement le recours aux engrais minéraux dans la zone étudiée. Ainsi, la quantité d’engrais minéraux diminuera de 89 %, et la fertilisation totale (organique et minérale) diminuera de 28%.
Concernant les traitements phytosanitaires la conclusion est :
Donc que cela soit sur le plan de la « pollution » liée à l’usage de l’azote pour fertiliser les cultures, ou à l’usage de traitements phytosanitaires, l’unité de méthanisation va améliorer la qualité de l’eau.
Pour les initiés, voici le détail qui amène à ces conclusions :
Analyse avant le projet , fertilisation




Analyse après le projet, fertilisation



Analyse avant projet, traitements phytosanitaires



Ceci est un aperçu des analyses qu’il convient de réaliser avant de porter un jugement sur une unité de méthanisation.
L’approche trés généraliste de M. Chateigner de la CSNM qui nourrit les opposants à la mise en place des unités de méthanisation dans le monde agricole, n’a aucune opportunité et nous n’accepterons jamais la désinformation qui en résulte, sans résistance.
Nous restons disponibles pour réaliser toute information sérieuse au sujet des unités de méthanisation agricole.
Le 13 Juillet 2024,
M. Desjardin,
Ingénieur-Philosophe
Ingénieur Développeur de Projets Durables chez OPTIBIOM