Dans ce présent article, découvrez une dizaine de fausses informations entendues lors de l’intervention de M. Chateigner le 28 Juin 2024, qui s’adressait à une trentaine de personnes de la commune d’Héric (44).
Pour connaître le contexte de cet article, je vous invite à lire l’article d’introduction au travail réalisé :
Optibiom, CSNM, le torchon brûle !
M. Chateigner était intervenu suite à l’invitation d’un collectif d’habitants d’une dizaine de personnes, qui s’opposait à la mise en place d’une unité de méthanisation agricole à la ferme chez leur voisin agriculteur, et qui cherchait une légitimité à leur opposition, afin que cette opposition ne soit pas identifiée comme une opposition de confort connue sous le nom NIMBY.
Vous pouvez consulter le détail des impacts de ce projet via ce lien : Une méthanisation agricole à la ferme, commune Héric (44)
Cet article est un complément aux articles sur le même thème que je vous invite à lire avant de parcourir celui :
- Les images d’Épinal de M. Chateigner (CSNM)
- Les erreurs de méthodologie de M. Chateigner (CSNM)
- La méthanisation en Allemagne, le mensonge perdure (CSNM)
Je me suis volontairement arreté à 10 critiques concernant le propos de M. Chateigner. La liste n’est donc pas exhaustive.
Dans la suite de cet article, vous trouverez ci-dessous dans la colonne de gauche le propos de M.Chateigner, et dans la colonne de droite mes observations. Je vous en souhaite une bonne lecture.
M. Chateigner introduit la méthanisation en prenant comme exemple une unité de méthanisation qui consomme 100 000 tonnes d’intrants :
« Avec 100 000 TMB d’intrants, on obtient 10 000 de biogaz.
Evacuation de 90 000 tonnes d’excrétat que l’on vend comme un bon engrais, un bon amendement la réalité est tout autre.
On le voit tout de suite car la FLD a un rapport C/N de l’ordre de 1 c’est-à-dire un peu prés 20 fois moins d’un sol bien fertile et on va en avoir 80 000 TMB à épandre, de digestat ne peut pas amender le sol, il a très peu de carbone donc il infertilise le sol inévitablement, et puis il y a un digestat solide un peu près 10 000 TMB c’est-à-dire très peu, dont le rapport C/N reste assez élevé mais très stable c’est-à-dire qu’il va aller dans les champs et demeurer relativement longtemps sans avoir d’effet d’amendement
Les parties fertilisantes sont très minéralisées, qui s’évaporent, qui vont s’infiltrer et qui même vont être pires que ce que l’on appelle les engrais NPK habituels que l’on fabrique bien sûr avec beaucoup d’énergie. »
M. Chateigner dans sa présentation générale sur la méthanisation commence fort.
10 000 tonnes de biogaz correspondent à une unité de méthanisation avec un débit trés important de 460 Nm3 de biométhane par heure, représentative des unités de méthanisation centralisées. Il y avait 158 unités de ce type en France sur 1308 sites au 1er janvier 2022. En quoi cela est représentatif ?
Le choix de ce type spécifique d’unité de méthanisation ne sera jamais indiqué dans l’exposé. Tout au long de l’exposé M. Chateigner mélange les divers types d’unités engendrant une confusion de ses auditeurs lorsqu’il aborde les impacts de la méthanisation en général.
FLD : fraction liquide de digestat. Le rapport C/N (Carbone/Azote) de 1 n’est pas représentatif des 889 unités à la ferme. Le rapport est 3 fois supérieur sur ce type d’installation.
Le commentaire sur le rapport C/N de la fraction liquide qui « infertilise » n’a aucune opportunité car la fraction liquide compense des produits azotés minéraux qui n’ont pas de carbone (exemple NH4NO3). Cette phase liquide du digestat est utilisée en substitution des engrais azotés qui eux aussi s’évaporent et s’infiltrent. D’ailleurs la pollution azotée n’a pas attendu le développement de la méthanisation, et la méthanisation n’a pas d’impact direct sur celle-ci. Elle a toutefois un impact indirect fort à chaque fois que des cultures dédiées à la méthanisation nécessitent moins d’engrais que les cultures qu’elle remplace.
Sur les terres agricoles, vous avez des seuils réglementaires à ne pas dépasser concernant les apports azotés. Quelle que soit l’origine de l’azote vous ne pouvez pas dépasser ces valeurs. Si vous épandez de l’azote minéralisé via le digestat liquide alors vous épandez moins d’azote minéral (fabriqué par l’industrie).
Selon M. Chateigner, la fraction solide du digestat serait « trop stable ». Je lui suggère de relire la stratégie de stockage pérenne du carbone dans le sol rappelée ci-après.
Bien que je remette en cause la stabilité excessive de cette fraction solide dont parle M. Chateigner, pour discréditer dès le départ cette filière énergétique, vous allez pouvoir découvrir tout son interet.
Voici un extrait de la stratégie de stockage du carbone dans le sol :
La méthanisation, cela existe depuis 200 ans et on pourrait même s’étonner de s’apercevoir que cela n’a pas été développé pour créer de l’énergie alors que c’est aussi vieux que cela. La raison en est très simple c’est que c’est très peu efficace.
Non, le simple fait que cette production est plus couteuse que l’extraction du gaz fossile, et qu’elle se développe via une multitude de petits producteurs locaux et non via des sociétés d’envergure nationale, explique la raison de son faible déploiement.
Il en est de même pour la micro-hydroélectricité, la production photovoltaïque et la production thermique solaire, qui sont des énergies faiblement développées malgré leur efficacité.
L’hydrogène blanc est efficace et pourtant il n’y a qu’un seul gisement exploité au Mali.
Même en prenant en compte le référentiel de M. Chateigner d’un rendement énergétique total de 4 pour la méthanisation, celui-ci suffit pour être efficace. Une pompe à chaleur n’a pas autant d’efficacité (<3).
Alors il y a quelque chose qui est plutôt sympathique de ce côté-là, c’est que de toute façon les effluents sont des matières déjà digérés donc quand on vous dit que c’est pour récupérer des effluents, c’est faux puisque ce n’est pas suffisamment efficace pour créer du méthane. La réalité est tout autre, c’est pour cela qu’il y a de gros digesteur et que l’on cherche des matières qui vont créer beaucoup de méthane c’est-à-dire des matières vertes, des végétaux.
Donc là ce que l’on va voir aujourd’hui c’est une méthanisation qui fonctionne sur des cultures sinon ce n’est pas rentable et déjà avec des cultures c’est peu rentable.
Un lisier de porc va pouvoir vous produire 10 m3 de gaz par tonne alors que du maïs et des cultures intermédiaires vont être plutôt entre 90 et 330, donc vous voyez tout de suite qu’il vaut mieux mettre des végétaux donc faire pousser exprès pour méthaniser.
Faux.
L’important est la rentabilité économique, et les effluents des élévages sont, soient gratuits car sur la ferme, soient ils coûtent le transport.
Le m3 de méthane provenant des effluents disponibles est beaucoup moins cher que le m3 de cultures ensilées et stockées.
D’ailleurs nous nous occupons d’unité de méthanisation rentables dont la puissance est équivalente à un debit de 25 à 40 Nm3 de biométhane par heure, car elles méthanisent plus de 85% d’effluents d’élevage.
L’usage de ration avec beaucoup de cultures nécessite des installations avec des puissances bien plus importantes que celles mentionnées ci-dessus (+120 Nm3BM/h), et une valorisation du biogaz également élevé (la production de biométhane est mieux valorisée en France que la production d’électricité provenant de la valorisation du biogaz).
Le pouvoir méthanogène n’est pas l’unique critère de rentabilité, mais combien d’études d’opportunités a réalisé M. Chateigner ?
Les valeurs données du potentiel méthanogène sont totalement fausses :
- un lisier de porc frais : 18 Nm3CH4/TMB (source MOLETTA)
- ensilage de maïs : 104 Nm3CH4/TMB
- ensilage de CIVE (seigle) : 75 Nm3CH4/TMB
Le méthaniseur moyen, lui il avale aujourd’hui 25 000 tonnes chaque année, donc si vous faîtes 25 000 tonnes fois 7000 méthaniseurs vous voyez qu’il va vous falloir trouver 175 millions de tonne d’intrants qui ne retourneront pas au sol, c’est-à-dire que ce qu’avait dit Stéphane Lefoll en 2015 où il avait signé avec l’Europe qu’il fallait absolument rajouter 4 pour mille de carbone organique dans les sols chaque année, nous ne pourrons absolument par l’atteindre puisque l’on va enlever de la biomasse au sol.
Faux.
Le non retour au sol de la matière organique est un mensonge car on ne fait pas disparaitre toute la matière organique quand on méthanise une culture, comme vous l’avez certainement compris en lisant les articles précédents.
Rappelons simplement que la conservation de la masse s’applique donc quand on utilise 1 tonne d’ensilage de culture qui produit 80 Nm3CH4 par tonne, alors on produit 190 kg de biogaz, et il reste 810 kg de digestat composé d’eau et de matière organique.
L’ensilage avant d’être méthanisé avait un taux de matière séche de 28% donc il y avait 280 kg de matière séche dans une tonne. Après méthanisation il y a 90 kg restant sur 810 kg. Le taux de matière sèche est alors de 11%.
Donc pour 1000 kg récolté de partie aérienne qui contenaient 280 kg de matière séche, on en retourne au sol 810 kg dont 90 kg de matière séche.
Le retour au sol est excellent lorsque l’on compare une culture intermédiaire que l’on méthanise, et une culture qu’on laisse sur place. Pour plus de détail voir l’article « image d’Epinal ».
Ce qui est intéressant en 2018 c’est que l’on consommait 430 TWh, pour éliminer ça il faut 34 000 méthaniseurs, donc tout le monde en aura 1 dans son jardin et un gros. Heu ça marche pas, physiquement cela ne peut pas marcher…
…En 2020 la consommation de gaz naturel a encore augmenté 479, on produisait 5 à 6 TWh et cela ne cesse finalement d’augmenter à tel point qu’évidemment la guerre en ukraine, évidemment le covid, évidemment tout ça, aujourd’hui en 2023 on importe du GNL au lieu de dire qu’on ferait mieux d’importer du gaz qui viendrait de tube d’ici et de là. Du GNL qui vient pour une grosse partie des états unis, fabriqué avec du gaz de schiste que fabrique total énergie, dans les grandes plaines des USA.
Ayez en tête que c’est le propos d’un scientifique.
A aucun moment il n’a été envisagé de mettre 34 000 méthaniseurs, d’autant que le pays le plus avancé est l’Allemagne avec moins de 12 000 méthaniseurs.
L’objectif de la stratégie énergétique française est de substituer une partie de la consommation de gaz fossile, et des énergies fossiles en général, par l’électrification des usages. Il n’est donc pas opportun de prendre comme référentiel la consommation de gaz fossile pour calculer le nombre de méthaniseurs.
Le référentiel énergétique est dans cet article : Futurs énergétiques 2050. Et si vous êtes interessé par ce challenge l’analyse de référence est celui-ci Bilan prévisionnel 2050, futurs énergétiques
L’approche exposée par M. Chateigner pour faire craindre l’implantation de 34 000 méthaniseurs n’a pas de pertinence.
Sinon concernant le GNL, n’hésitez pas à parcourir cet excellent article : Gaz naturel liquéfié, après l’improvisation dans l’urgence, reprenons nos esprits
On est dans une situation aujourd’hui où l’ADEME prévoit d’utiliser la moitié de la surface agricole utile métropolitaine pour méthaniser, et un tiers des forêts, cette fois-ci pour faire du méthane mais par pyrogazéification ou par gazeification hydrothermale 2 méthodes qui sont encore pires que la méthanisation, d’un point de vue énergétique.
Non je ne pense pas que l’ADEME prévoit cela, et vous, vous le croyez ?
Rapidement 50% de la SAU = 13 millions d’hectares ce qui donne une production de 520 TWh PCS de biométhane en culture dédiée et 208 TWh PCS de biométhane en interculture. Les référentiels sont 40 MWh PCS pour un hectare de maïs et 16 MWh PCS pour les CIVEs.
De loin cela ressemble à un objectif de production totale, mais ce n’est pas le potentiel de méthanisation identifié qui est de 150 TWh, et qui prend en compte :
- les boues de station d’épuration
- les biodéchets industriels et des collectivités
- les déjections animales
- l’exploitation du biogaz des déchets enfouis
M. Chateigner exagère donc à nouveau en manipulant les chiffres.
Actuellement le projet de production 2050 envisagé est celui synthétisé ci-dessous, et pour ma part seule la méthanisation agricole m’interesse, dans le cadre de la désinformation de M. Chateigner qui veut faire croire que la méthanisation agricole raisonnable n’existe pas :
M. Chateigner parlant de la méthanisation en France :
« D’abord aujourd’hui on a noté déjà un freinage conséquent du nombre de méthaniseurs, preuve que les agriculteurs eux-mêmes ne peuvent pas réellement y penser, et ensuite on aura toute cette concurrence qui ne va faire que s’empirer. »
Non, voici la dynamique des mise en service depuis 2011 concernant les unités de méthanisation qui produise du biométhane :
Est-ce que les subventions du coup restent des subventions allouées à cette méthode pour délivrer de l’énergie à priori, sont des subventions justes ? Ben regardez en Pays de la Loire, 174 méthaniseurs en service, alors Loire-Atlantique il y en que 22, attention il n’y en aura 41 à termes, puisqu’au total il y en aura 241 de prévus. A termes il y aura un méthaniseur tous les 8 km donc la concurrence sera là, les effets négatifs seront là, et aujourd’hui il y a eu plus de 60 millions d’€uros de subvention pour la construction seulement des méthaniseurs de la Région Pays-de-la-Loire.
Superficie Pays de la Loire : 32 082 km2
Objectif identifié par M. Chateigner : 241
Surface par méthaniseur : 133 km2 soit un carré de 11.53 km de coté. C’est la distance moyenne entre 2 méthaniseurs.
La surface moyenne en Allemagne est de 31.73 km2. Pas de panique même avec ce type de calcul rapide qui ne dit pas grand chose de valable la densité sera 4 fois moins importante en Pays de la Loire.
Concernant les subventions l’Ademe indique ceci :
« Au cours des 9 dernières années, l’ADEME Pays de la Loire a soutenu près de 80 projets de méthanisation en mobilisant plus de 32 millions d’euros de subventions »
Concernant la densité moyenne des unités de méthanisation par habitant, pas de panique non plus on a de la marge :
FR = 17ième position en Europe.
Je vais passer cela c’est un peu technique, mais nous avons calculé nous que sans méthanisation, imaginons de comparer finalement les émission de gaz à effet de serre sans méthanisation, et de comparer ce que l’on gagne et ce que l’on perd en matière organique dans les sols, hé bien très rapidement, sans méthanisation c’est assez facile à calculer on a les données de « Gis Sol », en gros on a 160 millions de tonne par an de CO2 qui sont relargués par la minéralisation des sols, avec la méthanisation cette valeur passe à 166, c’est-à-dire 4% d’émission de CO2 en plus, juste dû à la minéralisation des sols.
Et en parallèle on observe que l’on a en gros, moins 0.1% de carbone organique du sol chaque année. Ça c’est pour 50 TWh de méthanisation, aujourd’hui on est à 6 TWh, 7, 10 peut être, cela dépend comment on compte.
Vous voyez que cet effet-là qui va être important sur le long terme, n’est pas mesurable sur le cours terme.
Donc aujourd’hui quand on vous dit que c’est un bienfait pour les sols, personne ne peut le mesurer.
J’aime bien ce type de conclusion. Celui qui affirme que la méthanisation est mauvaise pour le sol a raison, et les autres ne peuvent pas prouver qu’il a tort.
En France, effectivement le problème est que les mesures de carbone dans le sol avant la méthanisation et après ne montre aucune diminution, même après 10 ans d’épandage de digestat.
Il n’y a pas non plus d’alertes en Allemagne qui a commencé à épandre du digestat à partir des années 1990.
Cette absence d’alertes ne va pas dans le sens voulu par M. Chateigner pour justifier son discours de décarbonation des sols liée à la méthanistion agricole.
Voici 2 récapitutifs de l’évolution du nombre d’unités de méthanisation en Allemagne qui en 2004 avait autant d’unités que nous actuellement. Nous avons donc plus de 20 ans de recul sur le territoire allemand.
on évite rien sous forme de CO2, la baisse éventuelle que l’on pourrait imaginer en faisant confiance à l’ADEME, est tellement ridicule, on ferait baisser de 0.4 milliardième de °C la température globale,
et même le plus gros méthaniseur qui était prévu à Corcoué sur Logne, aurait amené que 0.04 millionième d’abaissement de la température de cette valeur d’abaissement global, c’est-à-dire qu’il y a beaucoup plus à attendre d’autres méthodologies que de la construction des méthaniseurs.
C’est rare de constater qu’un orateur a tellement peu d’arguments solides, qu’il se retrouve obligé pour justifier sa démarche de parler de l’impact mondial d’une politique nationale, voire régionale concernant l’unité de méthanisation centralisée de Corcoué sur Logne.
Ne faisons rien car même notre programme d’isolation des maisons les plus énergivores n’aura pas d’impact significatif au niveau mondial !
Les particules où les émanations gazeuses, autour des méthaniseurs, sont assez nombreuses et elles font parties de composés organiques qui ne sont pas franchement sympathiques, donc je ne sais pas si vous pouvez lire mais peu importe, vous verrez toluène par exemple, benzène, bref des matières que l’on a même plus le droit nous, d’utiliser en travaux pratiques en université.
Donc, ces choses-là ceux sont des émanations qui évidemment ne restent pas sur les méthaniseurs et qui vont toucher les populations alentours de manière très insidieuse, parce que l’on ne s’en rend pas compte tout de suite. Cela peut sentir mauvais alors on s’en rend compte, et aussi ne rien sentir du tout et être pire que si cela sentait mauvais.
Et sur le long terme, ça va déclencher des problèmes ORL. Donc bien sûr sur les personnes fragiles d’abord, mais aussi sur l’ensemble des populations sur 1, 3, 10 km alentours, cela dépend de pas mal de facteur.
Parler de toxicologie, c’est une bonne chose mais il faut au moins prendre la peine d’expliquer les choses.
Par exemple, il faut indiquer que la présence d’un composant n’est pas dangeureuse tant que la concentration n’est pas suffisante pour engendrer une intéraction néfaste avec le fonctionnement de notre corps. C’est pour cela que l’on peut utiliser de l’arsenic dans des médicaments alors que cet élément chimique est un poison par ailleurs.
Concernant le Benzène, il est issu de phénomènes de combustion, et on le retrouve dans le gaz d’échappement, la fumée de cheminée de bois, la cigarette, et le gaz de sortie d’une torchère biogaz, si ce biogaz est brulé (ce qui est exceptionnel). Il est présent également lorsque l’on brûle du gaz fossile chez soi pour la cuisson des plats.
Allons consulter nos amis québécois à ce sujet : Quels sont les risques du gaz « naturel »
Concernant le toluène, voici une référence et quelques informations interessantes à rappeler :
« Le toluène est utilisé comme :
- solvant pour : peintures, vernis, caoutchouc, cellulose éthylique, polystyrène, alcool polyvinylique, encres d’imprimerie, graisses, cires, résines époxy ou époxydiques et autres résines, etc.
- matière première pour la fabrication de nombreux produits chimiques tels que : benzène, acide benzoïque, phénol, benzaldéhyde, diisocyanate de toluène (TDI), colorants, explosifs (particulièrement le TNT), produits pharmaceutiques (comme l’aspirine®), adhésifs, détergents, caprolactame (fabrication de fibres), saccharine, agents de saveurs et parfums.
Il se retrouve comme constituant de l’essence et des carburants d’avions à des concentrations allant de 5 à 20 % par volume. Il est aussi présent dans plusieurs naphtas et autres produits pétroliers.
Par ailleurs, les activités de la vie quotidienne peuvent aussi contribuer, en faible proportion toutefois, à la dose absorbée de toluène.
- l’air intérieur, 8 ppb (inhalation 20 m³/jour, absorption 50 %) représente une dose 300 µg/jour
- la fumée de cigarettes (une cigarette produit 80-100 µg de toluène), un paquet par jour représente environ 1 000 µg/jour
- l’eau potable et la nourriture contribue de façon infime : eau potable 0,3-0,5 µg/jour, pas de donnée pour la nourriture
Les niveaux de toluène dans l’air extérieur peuvent varier selon l’endroit, ils sont faibles dans les milieux ruraux et de l’ordre de 1,3 – 6,6 ppb dans les milieux urbains. »
Faire référence à la présence de ces substances pour justifier une opposition, est toujours possible mais n’oubliez pas du coup de vivre à l’extérieur de votre maison.
Les manipulateurs travaillent beaucoup ainsi. Il identifie la présence de substances en oubliant que ces substances sont déjà autour de nous, et qu’elles sont dangereuses uniquement à partir de certaines concentrations.
Concernant la toxicologie d’une activité, j’ai la faiblesse de croire que les évolutions statistiques de la durée de vie en bonne santé peut nous aider à appréhender les dangers réels.
Et en Allemagne malgré la présence de presque 12 000 méthaniseurs, leur durée de vie en bonne santé est équivalente, voire supérieure à la nôtre.
Pour celles et ceux qui s’interessent à ce sujet, le site de référence est celui de l’INERIS.
In fine, je pense que M. Chateigner ne se rend pas compte du mal qu’il fait dans notre société.
Par sa désinformation :
- Il engendre la zizanie dans les collectivités, notamment avant la mise en place des unités de méthanisation agricole. Car après leur mise en place, la seule diminution de l’odeur des effluents méthanisés épandus n’engendre que de la satisfaction.
- Il décourage les agriculteurs de devenir des producteurs locaux d’énergie, et ainsi réserve la production aux acteurs qui sont assez puissants pour ne pas être inquiétés par ses propos. Son discours anti-capitalistique est donc de façade.
- Il encourage l’usage du gaz fossile, ne cessant de répéter que le biométhane n’a aucune opportunité. Et qui sont les fournisseurs de ce gaz fossile ? Les mêmes qui justifient, selon M. Chateigner, un besoin urgent d’opposition à la méthanisation.
M. Chateigner discrédite les organismes et sociétés comme l’Ademe ou Solagro car ils n’ont pas de laboratoires, contrairement à lui.
Permettez moi de déclarer qu’il est préférable de ne pas avoir de laboratoires, si les résultats des laboratoires justifient le discours de M. Chateigner.
Je reste convaincu qu’il est préférable de sortir de son laboratoire lorque l’on souhaite torpiller la méthanisation agricole, ce qui permet de se rendre compte que les projets sont trop divers pour avoir une approche généraliste.
Rien ne vaut une analyse projet par projet, surtout lorsque l’on intervient dans une commune pour justifier une opposition à un projet agricole à la ferme.
Mais passons maintenant aux informations concernant l’Allemagne, ce pays particulièrement maltraité par les opposants à la méthanisation : Allemagne, méthanisation, le mensonge perdure.
Le 13 Juillet 2024,
M. Desjardin,
Ingénieur-Philosophe
Ingénieur Développeur de Projets Durables chez OPTIBIOM